exemple de dissertation - 1

2 dissertations en ex...la première a été notée 16 et la seconde 18.

SUJET 1 : Faut-il considérer les lois comme un mal nécessaire ?

Introduction:

    amorce:      Le Dom Juan de Molière semble peu enclin à suivre les lois de son temps. Il préfère séduire et perdre Don Elvire ou bien Charlotte. Pour lui, les lois sont un mal : elles le contraignent puisqu'elles l'empêchent d'exercer librement ses jeux de séduction. Libertin, il refuse de se plier aux lois et ignore les réprimandes de son entourage. Les lois ne sont pour lui que pure contingence.Reformulation et annnce du sujet Mais qu'en est-il des autres hommes ? Perçoivent-ils eux aussi les lois comme un frein ? Les lois ont-elles lieu d'être ou ne sont-elles qu'accidentelles et contingentes ? En d'autres termes, faut-il considérer les lois comme un mal nécessaire ?Problème première partie:Il semblerait d'une part que les lois soient néfastes et inutiles. Effectivement, la loi me brime, car je ne peux pas me venger de celui qui a blessé ma sœur. La li le protège, tout en me laissant à mon désarroi. Ainsi répondre à une loi c'est accepter l'injustice, légaliser le crime et supprimer ma liberté. Et tout cela pour rien puisque le monde n'a pas changé. Une loi, au contraire, n'est-elle pas là pour instaurer la paix et la prospérité ?Problème seconde partie D'autre part, il semblerait que sans lois, le monde  serait encore pire. Effectivement, obéir à une loi c'est faire des concessions pour pouvoir vivre en communauté, c'est-à-dire mieux vivre. En me soustrayant aux lois, je perds ma liberté naturelle mais j'acquiers une autre forme de liberté, à savoir la liberté civile. N'est-il pas mieux d'être reconnu en tant qu'humain plutôt qu'en tant que créature esclave de sa nature ?

Première partie:

          Il semblerait, à priori, que la loi soit à la fois mauvaise et contingente. Les lois sont des alignements de mots définissant ce qu'un homme doit ou ne doit pas faire.  Elles dictent la conduite à suivre, le comportement à adopter. Dès lors que chacun est maîtrisé puisque sous l'influence d'une loi, un climat de paix tend à s'instaurer. Comme le précise Hobbes, tant que l'homme n'est pas assuré de la paix, il vit dans un climat de guerre.Mais cette paix semble idéaliste. Effectivement, des lois régissent la Terre depuis des siècles voire des millénaires et la guerre n'a toujours pas disparu. Les guerres puniques sont terminées, la Seconde Guerre Mondiale aussi mais des massacres ont toujours lieu. La loi est donc impuissante puisque non capable d'assurer la sécurité de l'homme. A quoi bon faire une loi si elle ne sert à rien ?

Quelle que soit l'utilité de la loi, elle existe et ne fait que me brimer. La loi restreint considérablement ma liberté puisqu'elle m'empêche d'agir comme je l'entends. En effet, la loi m'interdit de faire ce que je veux, me forçant à agir comme les autres. S'opposer à cette loi semble d'ailleurs périlleux. Par exemple, Frankenstein ignore les lois de son époque et crée un humain à partir de cadavres. Il entend ainsi faire progresser la science, et même l'humanité. Il est pourtant forcé d'abandonner, car ses activités sont contraires aux lois.La loi empêche donc le progrès individuel.

 C'est en ce sens que la loi est injuste. Comme l'explique Calliclès, les lois ne sont pas justes, et ce notamment parce qu'elles sont faites « par le peuple et pour le plus grand nombre ». Le fort est contraint par la loi à abandonner sa force, donc à abandonner une partie de lui, pour se rapprocher du faible. Le faible n'a quant à lui rien a perdre puisqu'il n'a d'avance rien. La loi est donc une entrave à la liberté de certains individus.

Transition:

Ainsi les lois ont une seule utilité : brimer ma liberté. La loi me force à adhérer à des principes, me réduisant par là au statut de faible, d'égal des autres : je deviens en quelque sorte autrui. Mais n'est-ce pas naïf de penser la loi comme l'ennemie de ma liberté ? Que serait un monde sans lois ? Comment me comporterais-je sans lois ?

      Seconde partie:

  La loi, au contraire, n'est-elle pas un moyen nécessaire pour assurer mon bonheur ?La loi est non pas contingente mais nécessaire. En effet, envisager une société sans lois est impossible puisque par définition, la société est régie par des lois. Les hommes se reconnaissent entre eux parce qu'ils obéissent aux mêmes lois, au sein d'une même cité. En envisageant un groupe d'homme vivant sans code civil, la conclusion est rapide : lequel d'entre eux survivrait le plus longtemps ? Quel serait le plus fort qui parviendrait à asseoir son pouvoir ? Comme le dit Pascal, les lois ne sont pas parfaites mais c'est toujours mieux que s'il n'y en avait pas.

Même si les lois ne relèvent pas de la perfection, cela ne les empêche pas d'être l'expression même de la liberté de l'homme. Hobbes explique que l'homme est naturellement mû par l'esprit de compétition, la défiance face aux autres et la recherche de la gloire. En d'autres termes, l'homme cherche naturellement à s'accaparer le bien d'autrui, protéger de l'autre son propre bien et entraîner la jalousie de l'autre. Ce climat de tension ne peut se résoudre que par l'intervention d'une puissance : le Léviathan. Hobbes propose que chaque homme abandonne une part de sa liberté au profit d'une liberté commune. Le citoyen gagne ainsi en sécurité, et donc en liberté (car il ne vit plus dans la peur). Rousseau avance lui l'idée d'un « contrat social », qui transformerait la liberté naturelle en liberté civile. Le plus fort n'est donc plus le maître, sauf « s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir ».

 Les lois sont donc là pour assurer ma liberté, mais surtout, pour me faire sortir de ma condition animale. Dès lors que j'obéis à des lois et non plus à ce que me dictent mes désirs, je deviens homme. C'est-à-dire que je ne suis plus l'esclave de mes désirs (là encore je gagne en liberté). Et si je suis capable de me maitriser, c'est parce que les lois que je m'efforce de respecter constituent une espèce de discipline pour moi. La logique kantienne explique d'ailleurs que « la discipline fait passer l'homme de l'état d'animal à celui d'homme ». L'homme acquiert ainsi son humanité en respectant les lois. Lévi-Strauss ajouterait que c'est la sortie de la barbarie. Dès lors que je n'agis que sous l'influence de lois et que donc je suis humain, je suis en mesure de reconnaître l'humanité de l'autre.

Transition:

Ainsi se soumettre à une loi est bénéfique. Effectivement, en acceptant une loi, je gagne en liberté et deviens homme. Mais est-ce suffisant ? Faut-il nécessairement se soumettre à une loi pour devenir un homme ? Obéir aux lois me fait-il devenir un homme ?

       Troisième partie:

Respecter une loi exige des concessions de ma part. Mais cet abandon de soi ne fait pas de l'homme un homme meilleur. Même s'il abandonne sa liberté naturelle, l'homme n'en reste pas moins rongé par l'orgueil. Pour plaire aux autres et se faire envier, il cherche à les supplanter, en vue de les gouverner tous. Les plus puissants influencent le peuple pour que celui-ci se comporte en leur faveur.Ainsi les lois favorisent la plupart du temps les plus forts. Dès lors, tous sont à blâmer : le gouverneur qui, même en obéissant aux lois, se laisse dominer par ses passions et le misérable peuple qui applaudit le plus dangereux.Ainsi la loi n'est pas suffisante pour que l'homme devienne homme, puisqu'il se laisse toujours diriger par son instinct.

Face à cet instinct, l'homme décide de faire toujours plus de lois.la société postmoderne en est l'illustration même : à chaque problème une nouvelle loi. Par exemple, si des jeunes se laissent aller et cassent des voitures, on leur impose un couvre-feu. Tous souffrent de cette décision : les jeunes (coupables ou non), puisqu'ils ne pourront plus sortir après vingt deux heures et le gouvernement, qui a perdu de sa popularité (surtout auprès des jeunes).Ainsi les lois s'enchaînent, dans tous les domaines, et pour n'importe quel motif.

Et si l'homme agit de la sorte, c'est qu'il a peur. L'adversaire est de taille : lui-même.  L'homme se craint lui-même, il redoute de voir l'animal qui est en lui. Incapable de s'assumer, il est obligé de satisfaire ses désirs dans ses rêves. Systématiquement, il refoule ses désirs, donc par extension son animalité dans son inconscient. Lorsque quatre vingt dix pour cent des cellules de son corps sont partagées avec les animaux, n'est-il pas rassurant d'abuser de sa conscience pour dompter son animalité ? Se prendre pour un humain est rassurant. En effet, obéir à des lois c'est s'éloigner de l'animal que je suis et me persuader vainement que je suis capable de bien.

 

Conclusion:

              En définitive, une loi est le médiateur qui permet à l'homme de troquer sa liberté contre une liberté civile. En obéissant désormais aux lois, l'homme acquiert son humanité : il a réussi à sortir de son animalité, en domptant ses instincts. Ainsi libre, l'homme pense pouvoir atteindre le bonheur. Mais il n'en est rien, la loi n'est qu'un prétexte pour l'homme. La loi est insuffisante, poussée à l'excès, mais n'empêche en rien l'homme de se comporter comme un animal. La loi n'a été conçue que dans le but de rassurer l'homme : en s'imposant des règles, il croit naïvement être humain et avoir une chance d'être heureux.

 

 

 The roseau pensant's team thanks "Mike born to surf" for her work.     And as Mike says: " look and learn"                                                                               

                                               Déesse de Philosophie TL.

SUJET 2: En quel sens peut-on dire que technique rime avec aliénation ?

 

Introduction:

Amorce:Dans les Temps modernes, Charlie Chaplin qui répète convulsivement , même à la sortie de l'usine, le mouvement qu'il a effectué toute la journée, fait beaucoup rire,...  puis laisse un goût amer.Reformulation et annonce du sujet: Au début du XXième siècle, ses grimaces soulèvent des questions : à quel prix l'homme occidental paie-il l'étonnant et toujours croissant progrès technique qu'il connaît depuis un siècle ? Ce progrès est-il aussi bénéfique qu'il paraît ? La technique ne nuit-elle pas à l'homme, et même, en quel sens peut-on dire que technique rime avec aliénation ?

Problème construit à partir des définitions:

Premiére partie du problème:La technique c'est l'ensemble des moyens employés par l'homme pour obtenir un résultat précis. C'est donc tout ce que nécessite la transformation de produits naturels ( outils, machines, savoir-faire, ...) pour en faire des objets techniques, mais aussi les objets techniques eux-mêmes, produits matériels issu de l'art humain. Par la technique, l'homme se détache de sa nature animale pour rentrer dans une ère où il est maître de lui-même. La technique semble donc faire de lui un être libre : un homme. Seconde partie du problème: Au contraire, affirmer que technique rime avec aliénation, ce serait dire qu'elle rend l'homme étranger à lui même, qu'elle le dépossède donc de son humanité pour lui imposer un autre mode d'existence. Elle donnerait à l'homme son humanité en le rendant libre, pour ensuite la lui reprendre ? La technique menace t-elle le fondement de l'humanité : la liberté ?

Reformulation et précisiondu problème:

Certes, elle permet à l'homme de se libérer de la nature et lui propose un domaine infini et indéfini dont il est libre de choisir la direction. Mais dans sa conception moderne, où elle est érigée en mode de pensée, elle réduit l'homme à une simple entité technique. Le capitalisme, quant à lui fait des techniciens des esclaves. Enfin, la technique détruit un élan quasiment toujours présent chez l'homme, la religiosité, pour le plonger dans un monde désenchanté et insensé.

Partie 1, Argument 1:

La technique libère l'homme de la nature. Certains animaux, par leurs gestes précis, leurs productions étonnement complexes, semblent posséder une technique : l'araignée par exemple, lorsqu'elle tisse sa toile. Certes, son acte est précis et complexe, mais il ne relève pas de la technique : la fin à laquelle est destinée le moyen ne peut être détournée : la capacité qu'a l'araignée à manier le fil qu'elle fabrique ne peut lui servir à rien d'autre qu'à tisser une toile. L'instinct est en ce sens spécialisé . L'homme, lui, est sorti de ce déterminisme qui régit les animaux, en détourant l'usage de sa main : elle ne lui sert plus à ouvrir des bananes et s'accrocher aux arbres, mais à fabriquer des outils : de simple outil, elle est devenue « l'outil des outils », selon l'expression d'Aristote. Grâce à tous les nouveaux outils qu'il peut fabriquer, l'homme à la possibilité de détourner la fin de ce qu'il l'entoure : au XVIIIe siècle avant JC, l'homme commence à élever des animaux : ils les enferment dans des barrières pour plus tard les manger. C'est un procédé entièrement artificiel où tout est détourné de sa fin : les arbres qui on servi aux barrières n'étant initialement pas fait pour cela, les animaux ne vivant initialement pas en captivité, n ‘étant pas « réservés » aux hommes... En dépassant l'usage initialement assigné à la main, l'homme s'est libéré de ses instincts, est sorti de sa nature pour entrer dans l'ère de la culture, et a acquis la possibilité de détourner les processus naturels pour les maître à son profit. Descartes affirme que par la technique, l'homme s'est rendu «  maître et possesseur de la nature ».

Argument 2:

La technique est aussi synonyme de liberté, car elle est synonyme de choix. D'après Bergson, l'intelligence humaine est d'abord pratique : « la démarche essentielle de l'intelligence humaine, pratique, est l'invention mécanique ». La technique est donc le « premier fruit » de l'intelligence humaine. Celle-ci est capable de repérer les enchaînements cause-effet dans la nature et de les imiter. Elle est compréhension, imitation, mais aussi imagination, car sans l'imagination, l'imitation même serait impossible : avec les fumigènes utilisés dans les combats, on copie la pieuvre en ce qu'elle dégage une substance qui dissimule ses mouvements, à la différence qu'on innove : l'encre est transformée en gaz. L'invention est par définition un domaine indéfini et infini. Le monde technique n'a donc aucune « direction » prédéterminée, c'est à l'homme d'en choisir une. La technique le laisse libre de choisir ses fins, de se fixer des buts. Certes, pour Aristote, un objet technique est déterminé par les causes matérielle et formelle, soumises à des règles ( on ne fait pas une enclume en mousse, une fourchette sans dents ), mais c'est justement pour mieux servir la cause finale : ce à quoi va servir l'objet. La technique s'organise donc pour offrir le plus de possibilités Elle est un monde de possible où l'homme est le chef d'orchestre, impliquant dans sa définition même l'idée de choix.

Transition:

La technique a permis à l'homme de se libérer du rôle que lui avait attribué la nature. D'un être faible qu' Epiméthée avait oublié, il s'est surpassé grâce à la technique que lui a offert Prométhée, dominant, au moins en partie, sa créatrice. D'autre part, domaine infini et indéfini, la technique offre à l'homme tous les moyens pour parvenir à ses fins. Sans elle, il n'y aurait pas de choix possible. Pourtant, dans sa conception moderne, la technique menace l'homme, en le considérant lui-même comme faisant partie de sa sphère.

Partie 2 argument 1:

La technique dans se conception moderne menace dangereusement l'homme. En effet, elle n'est plus, comme Aristote la définissait, une aptitude à produire et « un ensemble de règles vraies » définissant les moyens pour produire un objet : elle est devenue un mode de penser. Son essence n'est plus instrumentale, elle est une façon d'envisager le réel : tout ce que nous percevons, nous le percevons techniquement, la technique, c'est le savoir lui-même. La séquence finale du documentaire We feed the world, de Erwin Wagenhofer à propos de l'industrie agroalimentaire, illustre parfaitement cette nouvelle conception. Les cinquante mille poules qui arrivent quotidiennement à l'usine de transformation sont, avant d'être des êtres vivants, une matière modelable, transformable à notre guise, ... mais aussi calculable, car, dans cette optique désintéressée de l'essence des chose, la pensée n'est plus que « calculante ». Boutot explique ainsi la thèse de Heidegger : « l'homme ne se préoccupe plus de ce qui devrait le concerner plus que tout autre chose, c'est à dire de l'être lui-même . ». La menace pour l'homme vient qu'il finisse par se considérer lui-même comme une unité technique. Cette vision excluant du monde toute moralité menace donc « l'essence pensante de l'homme, c'est à dire son rapport à l'être » : objets, êtres vivants, tous sans distinction sont des entités techniques, que l'on peut donc utiliser pour parvenir à ses fins. L'homme, d'un sujet pensant, est aliéné en objet exploitable : la technique organise un vide ontologique total.. Comme les poules du reportage, l'homme est un potentiel à disposition. Son clonage, pour monter des armées par exemple, découlerait directement de cette dérive. Mais la technique présente selon Marx, un autre danger.

Argument 2:

Dans un système capitaliste, la technique est aliénante pour une partie de la population. Le capitalisme divise celle-ci en deus classes : les propriétaires et les non-propriétaires. Dans le domaine technique, cela revient à séparer ceux qui possèdent les moyens de production ( outils, machines) et ceux qui ne possèdent rien de matériel, à savoir ceux qui détiennent le savoir-faire. Paradoxalement, ceux qu'on pourrait croire être maîtres de la technique, puisqu'ils connaissent les règles de l'art, s'en retrouve esclaves. Premièrement, ne possédant pas les moyens de production, ils sont entièrement dépendants de ceux qui les détiennent. Dans cette position de subordination, contrairement à l'artisan, l'ouvrier ne choisit rien : ni les moyens, et encore moins la fin à laquelle ils sont destinés. La technique ne leur est donc pas libératrice. De plus, l'ouvrier qui ne possède rien d'autre que son savoir-faire, ne peut rien faire d'autre que de vendre cette unique ressource. En se vendant, il devient une marchandise. Pour Marx, «  le travail produit l'ouvrier comme une marchandise ». L'ouvrier est bien déshumanisé, on en fait un esclave ? D'ailleurs, comme les esclaves victimes du commerce triangulaire, qui assujettis à vie et transmettaient leur condition à leurs enfants, l'ouvrier ne peut sortir de sa condition : dans un système économique capitaliste, c'est le capital qui est rémunéré, non le travail. L'ouvrier, ne recevant qu'un salaire de subsistance, ne peut pas devenir propriétaire. Il possède donc bien tous les traits d'un esclave : il est acheté, et est donc totalement soumis à son acheteur, ne choisissant ni les moyens, ni les fins de son travail technique. De plus, son avenir-même ne lui appartient pas, puisque le système empêche son ascension sociale. Toutes ces caractéristiques se retrouvent par exemple dans la misérable vie de la famille Maheu travaillant dans les mines, que Zola peint dans Germinal, lorsqu' au XIXième siècle, le capitalisme s'installe en France.

 

Transition 2:

Plutôt que d'en faire un homme libre, la technique semble plutôt, dans le système capitaliste, le plus souvent en place dans les pays du monde, aliéner des hommes libres en esclaves. D'autre part, elle rejette un élan qui lui est spontané : la religiosité.

Partie 3 argument 1:

L'homme est doué de réflexion, il peut observer sans utilité immédiate ce qui se passe autour de lui. Ainsi, il déduit sa propre mort de celle des êtres vivants qui l'entourent. Mais cette idée est déprimante. Bergson explique que «  la pensée de la mort doit le ralentir dans le mouvement de la vie ». L'idée de la mort, incidieuse mais toujours présente, se transforme en une angoisse freinant. Cette même inquiétude qui hante chaque homme, le prince de Salina, dans Le Guépard de Lampedusa, la localise au moment de sa mort, et s'aperçoit qu'elle l'a toujours accompagné : «  Don Fabrizio connaissait cette sensation depuis toujours. Cela faisait des décennies qu'il sentait que le fluide vital, la faculté d'exister, la vie en somme, et peut être aussi la volon,té de continuer à vivre s'écoulaient de lui lentement mais sans discontinuer comme les tout petits grains se pressent et défilent un par un, sans hâte et sans relâche, devant l'orifice étroit d'un sablie »r. Pour répondre à cette angoisse, l'homme s'adonne à des croyances, qui, en lui présentant l'image d'une vie éternelle, le rassure. Que ce soit à travers les réincarnations indoues et  bouddhistes, le paradis chrétien, les enfers romains, toutes les religions offrent l'espoir d' une vie après la mort. Pour Bergson, « la religion est une réaction défensive de la nature contre la représentation, par l'intelligence, de l'inévitabilité de la mort ». L'homme est spontanément religieux.

Argument 2:

La technique, au contraire, détruit ces croyances apaisantes et construit un monde désenchanté. Quels sont les buts de la technique ? La technique a des buts purement pratique : pour optimiser le rasage, Gillette a inventé un nouveau rasoir cinq lames. Cependant, « tout cela n'a de signification que pur « l'homme de la pratique » », remarque Weber. La technique comble t-elle d'autre besoins que les besoins matériels ? Arrive t-elle, comme les religions, à apaiser l'homme vis à vis de son angoisse existentielle, à combler ses besoins spirituels ? Au contraire, elle les amplifie : par la technique, tout devient explicable. Bien-sûr, chacun ne peut expliquer la totalité des phénomènes qui l'entourent : ce n'est pas parce qu'un homme se rase avec un rasoir cinq lames qu'il sait comment il se fabrique. En revanche, il est convaincu que s'il le voulait, il le pourrait. La technique exclut tout mystère, plus de place pour d'éventuelles puissances magiques. En bref, elle crée un monde triste, froid, désenchanté. Pour ce qui concerne la mort par exemple, elle l'explique de façon très pragmatique : le cœur arrête de battre, les cellules sont asphyxiées, le cerveau cesse de fonctionner... Comme elle ne propose que des explications rationnelles, exclue toute autre explication, non seulement elle n'apporte aucun réconfort spirituel, mais en plus elle détruit les moyens que l'homme avait trouvé pour se prémunir de ses inquiétudes, le sens qu'elle avait attribué à ce qu'il l'effrayait.

Conclusion:

Il est vrai, la technique permet à l‘homme de ne plus s'astreindre à la nature et de la dépasser en choisissant ce qu'il veut faire, s'appuyant sur la technique. Mais celle-ci, et particulièrement dans notre société post-moderne, menace effectivement l'homme : de plus en plus, elle à tendance à nier, voire oublier son humanité, pour en faire une entité technique maniable à l'envi. Ainsi sont considérés les ouvriers dans les industries capitalistes, perdant leur liberté, pour et par la technique. De plus, cette invasion de la technique n'attribue qu'une valeur : la valeur matérielle. Elle méprise donc les croyances humaines, qui répondent à un besoin spirituel, et les démantèlent même. N'accordant de valeur qu'à ce qui est palpable, elle embarque l'homme dans une course au progrès matériel irréfléchie et fait l'impasse sur la réflexion, qui fait pourtant, selon Pascal, la grandeur de l'homme.