L'Art: le kitsch. Par JC Pinson.
Apparu en Bavière vers 1870, le mot qualifie, péjorativement, tout ce qui ressortit à un goût sentimental et complaisant, façonné à des fins mercantiles par l'industrie culturelle. Impliquant un jugement dépréciatif, la notion suppose, dans le champ de l'art, l'opposition d'un Grand art et d'un art de pacotille. Mais le kitsch ne concerne pas le seul domaine de l'art. La notion s'applique aussi à des façons d'être et des formes de vie. Parce qu'il a partie liée avec le fascisme doux de la société de consommation, avec le mensonge embellissant des images dont elle nous abreuve, le kitsch doit être combattu. Pas d'art véritable, de ce point de vue, qui ne soit iconoclaste. Mais s'il veut faire entrevoir, hors de l'horizon censément indépassable de la raison économique, la possibilité et la réalité d'autres formes de vie, il faut à l'art inventer des images et des fictions où puisse reprendre sens l'idée d'un monde à nouveau habitable. Telle est alors la difficulté d'une poétique de l'« idylle » : comment peut-elle demeurer critique - autrement dit ne pas céder au kitsch - dans l'instant où elle tâche de faire signe vers un possible ré-enchantement de l'existence et du monde ?
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L'Art: Hegel, l'art contemporain, par François Dagognet.
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