Justice et Injustice

Justice et injustice sont des termes équivoques

1- une vertu des institutions politiques

- On pense d'abord aux institutions judiciaires (ministère de la Justice et magistrats). Mais celles-ci sont établies pour rendre la justice. Rendre la justice, c'est d'abord juger des infractions aux règles de Droit dont s'est rendu coupable le prévenu. Cet exercice suppose que le jugement soit effectué par un tiers, le juge. Celui-ci rend justice en appliquant le Droit qui convient au cas jugé. Dans ce premier sens, rendre justice, c'est donc appliquer la loi lorsqu'elle a été transgressée. Cela consiste à prononcer une peine à l'encontre de la personne incriminée, et/ou à décider de dommages et intérêts pour les victimes. Traditionnellement, on parle dans ce cas de "justice correctrice".

- Mais une loi elle-même, voire une institution peuvent être considérées comme injustes quand bien même elles seraient conforme au Droit. Il faut donc distinguer le Droit et la justice: le Droit doit être juste. mais alors comment définir la justice, comme vertu du Droit et de l'Etat qui le promeut ?

- Le pouvoir est juste s'il "rend à chacun ce qui lui est dû" (selon la formule du Droit Romain). Toute la question est alors de déterminer ce "dû", ces "droits" des personnes, des associations, etc. certainement, que les autres ne portent pas atteinte à ma personne et à ma propriété est nécessaire. Mais peut-être ai-je droit à un accès à l'éducation, à la santé, à l'emploi, à certaines ressources... l'objectif d'une réflexion politique étant largement de déterminer ce dû, la manière dont l'Etat doit répartir les droits, les avantages, les ressources, eu égard au Bien commun. On parle alors de "justice distributive" (question de la répartition de ressources limitées)

2- une vertu des individus

On peut reprocher à un individu d'être injuste. est injuste celui qui prend plus d'avantages que ce qui lui est dû et/ou moins de charges que ce qu'il doit. c'est donc à nouveau en terme de dû, dette, obligation qu'il faut penser la justice de l'individu, mais ceux-ci sont cette fois plus large que les obligations juridiques. Une personne est juste si elle remplit ses obligations morales vis-à-vis d'autrui : en terme de charges (rendre service quand elle le doit, être présent quand elle le doit) et d'avantages (ne pas prendre plus que sa "part").