Au sens courant, les termes possibles et impossibles sont employés pour caractériser une action que l’on peut ou non accomplir, un fait qui peut ou non exister, sur le plan des possibilités matérielles ou sur celui de la possibilité morale ou légale. Le terme nécessaire est souvent synonyme du mot utile (surtout dans un usage relatif : c’est nécessaire pour … = c’est utile pour…). Tous ces termes (hormis l’adjectif contingent, lui, n’est pas usité), sont cependant utilisés dans une grande confusion. Logique et philosophie ont travaillé dans ce sens. La distinction primordiale dans l’usage de ces concepts est celle qui oppose ce qui est ou ce qui doit être (normes). Il faut aussi distinguer entre usage absolu de ces concepts (c’est possible tout court) et usage relatif (c’est possible relativement à telle chose).
1. Du point de vue de ce qui est concevable ou de ce qui existe, en un sens absolu (indépendamment de tout contexte)
- impossibilité : une proposition contradictoire est dite impossible. Ex : « Pierre est mort et vivant ». Par extension et de manière abusive, on applique le terme aux choses elles-mêmes : « c’est une chose impossible ».
- possibilité : une proposition qui n’est pas contradictoire est dite possible. Ex : « Pierre a un enfant ». Par extension (et de manière abusive), on applique parfois le terme aux faits eux-mêmes : c’est une chose possible.
- contingence : une proposition vraie qui peut être fausse, est dite contingente. Ex : « Pierre est vivant ». Par extension, on applique le terme aux faits exprimés par ces propositions : un fait qui pourrait ne pas exister est contingent. L’existence de x est contingente.
- nécessité : une proposition qui est vraie et ne peut pas être fausse est dite nécessaire. Ex : « la racine carrée de 4 est 2 »
2. Du point de vue de ce qui existe (« l’être »), en un sens relatif (par rapport à un individu ou des circonstances)
2.1- en ce qui concerne une action ou un fait relativement à un agent : capacité ou incapacité
- possibilité : Il est possible qu’il le fasse – au sens : il a la capacité de le faire.
- impossibilité : Il n’est pas possible qu’il le fasse : il n’en est pas capable.
- nécessité : Il ne peut pas ne pas le faire : il ne lui est pas possible de s’empêcher de le faire.
- contingence : il le fait mais aurait pu ne pas le faire : il pouvait ne pas le faire.
2.2 - en ce qui concerne une action ou un fait relativement à des circonstances
- possibilité : ex : « vue la couleur du ciel, il est possible qu’il pleuve » ; « vu l’état de sa forme actuelle, il peut remporter la rencontre ».
- impossibilité : ex : « vue la couleur du ciel, il est impossible qu’il pleuve » / « il a la capacité de gagner, mais son moral n’est pas bon aujourd’hui »
- nécessité : ex « si cette eau est soumise à une température de + de 100°, il est nécessaire qu’elle boue ».
3. du point de vue des règles : droit, morale, et prescription en général :
- possibilité : une action permise (= qui peut être accomplie) peut être dite possible
- impossibilité : une action interdite (= qui ne peut pas être accomplie) peut être dite impossible
- nécessité : une action obligatoire (= qui ne peut pas ne pas être accomplie) est dite nécessaire. On distingue ensuite entre nécessité absolue (je dois faire x) et nécessité relative (« hypothétique » : si je veux faire x, alors je dois faire y).
- contingence : une action qui aurait pu ne pas être accomplie est dite facultative ou indifférente.