Aristote - la "cité" et ce qui lui ressemble

"Quand doit-on considérer que la cité est une ? Pas en tout cas par ses murailles, car on pourrait entourer le Péloponnèse d’une seule muraille. Un Etat de ce genre, c’est peut-être Babylone ou tout autre ville qui enferme dans ses limites un peuple (ethnos) plutôt qu’une cité (polis) : Babylone était prise, dit-on, depuis plus de deux jours et toute une partie ne s’en était pas encore aperçu. »

"La cité n’est manifestement pas une simple communauté de lieu pour empêcher les injustices réciproques, et pour faciliter les échanges  ; ce sont là, certes, des conditions indispensables s’il doit y avoir une cité ; néanmoins seraient-elles toutes réunies, qu’on aurait pas encore une cité : une cité, c’est la communauté en vue du « bien vivre » [et non seulement en vie de « vivre »] (…)

Voilà d’où sont nés, dans les Etats, les alliances de familles, les sacrifices publics, et les divertissements de la vie en commun. Ces diverses activités sont l’œuvres de l’amitié (philia) car le choix délibéré e la vie en commun, c’est de l’amitié"

                                                                                                                                                                   Aristote, Politiques